Javier CERCAS, TERRA ALTA, Actes Sud, 2021

April 8, 2023
Articles en français
No items found.
Javier CERCAS, TERRA ALTA, Actes Sud, 2021

Mais qu’allait-il faire dans cette galère ? Comment – ou plutôt pourquoi – cet auteur consacré qui nous a donné à lire quelques chefs d’œuvre du roman espagnol contemporain, Les soldats de Salamine en 2001, Anatomie d’un instant en 2009, Les Lois de la frontière en 2012, L’Imposteur en 2014 et, plus récemment, Le monarque de l’ombre en 2017.

Pourquoi, alors qu’il ne domine pas du tout les techniques du genre (c’est un euphémisme) s’est-il aventuré sur ce chemin ?

Et pourquoi aussi, impose-t-il à ses lecteurs des descriptions "trash" qui ne correspondent pas du tout à son style.

L’écriture est là, et de bonne qualité comme dans tous les romans de Cercas. Mais cela ne suffit pas pour en faire un bon roman policier.

Et le fait d’avoir été « couronné » par le prix Planeta qui ouvre la porte aux « superventas » des Corte Inglés équivaut à recevoir la couronne en carton de notre galette des rois.

Malheureusement des maisons d’édition, même parmi les meilleures auxquelles on fait confiance, comme Actes Sud, tombent dans le panneau et discréditent le genre policier espagnol.

Depuis les Vázquez Montalbán, González Ledesma, Juan Madrid, pour ne citer que les pionniers, le genre s’est considérablement renouvelé avec des auteurs de grande qualité comme José Luis Muñoz, Toni Hill, Sánchez Soler, José Javier Abasolo…

Malheureusement ces auteurs restent trop peu connus, voire pas du tout, dans l’aire de la francophonie même s’ils jouissent d’une grande diffusion en Espagne et dans les pays hispanophones.

On peut comprendre que les maisons d’édition veillent à la rentabilité, mais ce n’est pas une raison pour écarter des œuvres de qualité consacrées dans leurs pays d’origine, comme ce fut le cas par exemple de La nuit féroce (La noche feroz) de Ricardo Menéndez Salmón, publié chez do, une petite maison d’édition peu connue. La nuit féroce reçut d’ailleurs une critique très élogieuse dans Le Monde des livres.

Bon, je me suis écarté, avec raison, de mon propos initial.

Souhaitons que Cercas ne retombe pas dans le même panneau et qu’il revienne rapidement avec des romans comme ceux que nous avons tellement appréciés… et Terra alta, qui commençait pourtant bien, sombrera vite dans l’oubli.

Artículos similares

Articles similaires